Le travail en Normandie

Travail et mer, une combinaison réussie pour la Normandie

Le 7 janvier 2019, le premier comité syndical des ports de Normandie s'est réuni et a été désigné pour développer l'économie maritime de la Normandie comme instrument d'une stratégie commune pour la région, les départements du Calvados, de la Manche et de la Seine-Maritime et les agglomérations de Caen la Mer, du Cotentin et de Dieppe Maritime. Un an plus tard, Hervé Morin, président des Ports de Normandie, fait le point et trace la voie à suivre.

A l'occasion de la création des Ports de Normandie, Hervé Morin et l'ensemble des élus des Ports de Normandie ont déclaré : "Avec la création des Ports de Normandie, la région, comprenant les départements du Calvados, de la Manche et de la Seine Maritime et les agglomérations de Caen la Mer, Cherbourg et Dieppe Maritime, continue à mener haut et fort notre territoire, la Normandie. L'union de nos trois ports - Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe - est avant tout l'affirmation d'une priorité et d'une ambition collective et politique de la stratégie portuaire et maritime normande, qui a trop longtemps tourné le dos à la mer.

Développer des activités à forte valeur ajoutée et favoriser l'emploi sur le territoire, optimiser le fonctionnement général du système portuaire normand et mettre en place une structure portuaire flexible et réactive en Normandie en complément des deux grands ports maritimes, tel est notre objectif ! "Les ambitions étaient fortes.

Renforcer notre position de force dans la partie occidentale de la Manche.

Tous les indicateurs sont au vert ! En 2019, le nombre d'escales augmente de 3%, le nombre de passagers augmente de 1% et celui des tonnages augmente de 3,5.

La création des Ports de Normandie a permis à nos 3 ports d'être visibles sur un tout autre plan et a considérablement augmenté la capacité publicitaire de nos ports et leur poids dans les différentes instances.

Résumé des effets positifs :

  • Impact sur l'armement : En 2019, Irish Ferries a lancé le WB Yeats à Cherbourg et a concentré tous les ports français qui y font escale. 3 Brittany Ferries prévoit de remplacer le "Normandie" à Ouistreham par le "Honfleur" en 2020 et devrait bientôt annoncer de nouveaux projets avec les ports normands.
  • Impact sur les autorités européennes : La Commission a salué l'effet cluster en nous donnant 300 kg pour adapter le port de Ouistreham à l'arrivée du "Honfleur" et 3 objectifs pour les ports de Normandie : massification du trafic, extension de l'hinterland, report modal dans une logique de protection de la qualité de l'air.
  • Impact sur les autorités nationales : Le ministère de l'Intérieur s'appuie sur les ports de Normandie pour mener la consultation nationale sur la mise en œuvre des procédures renforcées de passage des frontières dans les ports.

Malgré un calendrier constamment interrompu et des reports réguliers, les trois ports de Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe sont opérationnels pour chacune des dates de 2019. Ils sont donc prêts pour le 1er janvier 2021. Dieppe est agréé pour le transport d'équidés. Caen-Ouistreham et Cherbourg ont reçu une meilleure approbation pour leur système de contrôle des transports d'animaux vivants que les plus grands ports français de la Manche. Caen-Ouistreham est donc le seul grand port de la Manche capable d'accueillir tous les animaux autorisés en France.

La réception du "Honfleur" en 2020 sera une première étape. Le "Honfleur", qui est alimenté en GNL, est l'un des navires les plus respectueux de l'environnement qui naviguent dans la Manche. À Dieppe, la région et le département de Seine-Maritime financent l'installation de matériel de nettoyage sur les deux ferries qui relient Newhaven. D'autres itinéraires sont envisagés.

Devenir un acteur majeur dans le développement des énergies marines renouvelables

Avec leurs 3 branches, les ports de Normandie se sont imposés comme un instrument unique en France. Ils sont présents tout au long de la chaîne (production, logistique, maintenance) et offrent la plus grande couverture géographique des ports en France, le plus grand potentiel d'emploi (plus de 500 emplois directs à Cherbourg, une centaine à Caen-Ouistreham et à Dieppe) et des installations portuaires parmi les plus performantes :

  • 100 ha disponibles à Cherbourg, un quai de 15T/m².
  • L'extension de la jetée Est vient de commencer à Ouistreham pour accueillir la base de maintenance du parc éolien de Courseulles.
  • Dieppe : conclusion du contrat avec EMDT (Eoliennes et Mer Dieppe Le Tréport) 4 Ports de Normandie veut aller plus loin !
  • En faisant de Cherbourg la plaque tournante des parcs éoliens de Fécamp et de Courseulles.
  • L'ouverture de nouvelles opportunités industrielles ou logistiques pour d'autres parcs éoliens offshore français ou étrangers.
  • Permettre la création d'un centre de R&D en énergies renouvelables GE à Cherbourg
  • Début de la construction de la base de maintenance de Dieppe, pour laquelle les études sont prêtes.

Création d'emplois et de valeur ajoutée sur notre territoire

Selon une étude de l'INSEE en 2016, les ports de Normandie représentent : - 244 millions de valeur ajoutée locale par an - 6000 emplois directs et indirects.

La création des ports de Normandie a été l'occasion de renforcer l'équipe commerciale afin de consolider les secteurs existants (commerce, traversée des canaux, réparation navale, etc.), d'être constamment en veille et de profiter des opportunités de développement en privilégiant la valeur ajoutée de la zone par rapport au tonnage (bien que le tonnage augmente de 3,22 % et dépasse 6,5 millions de tonnes, ce qui est le même niveau que dans certains grands ports maritimes).

Les ports de Normandie s'efforcent d'augmenter la valeur économique de leurs parcelles tout en veillant à ce que cela se traduise par un débit portuaire supplémentaire.

Mais ce n'est pas tout, la liste des changements s'allonge :

  • Voile : les marinas doivent être complètement "reprogrammées". Conscients que l'avenir est entre les mains de ceux qui offrent non seulement des mouillages mais aussi des services, les ports de Normandie et leurs délégués, soutenus par Normandie Maritime, repensent radicalement la gamme des bateaux de plaisance proposés à Caen-Ouistreham, Cherbourg et Dieppe.
  • Pêche : Les ports de Normandie proposeront aux opérateurs du secteur de la pêche en Normandie d'envisager ensemble la création d'une place de marché normande et la mise en place d'un réseau de ventes aux enchères pour rétablir un équilibre financier durable.
  • Construction / réparation navale : Les ports normands vont aider MIM (Manche Industrie Marine) à Dieppe à améliorer son outil industriel, des partenariats avec le Groupe Marine, CMN, et d'améliorer leurs installations de cale sèche à Dieppe et à Cherbourg.
  • Négoce : une fois l'usine d'embouteillage de Caen-Ouistreham achevée, les ports normands continueront à adapter leurs installations portuaires aux changements de taille des navires (Quai de Norvège à Dieppe, Quai de France à Cherbourg, etc.).
  • Croisières : Une étude entre les ports normands, la ville et l'agglomération est actuellement menée à Cherbourg et sera présentée au premier semestre 21020. À Caen, l'objectif à long terme est de passer d'une activité ponctuelle à une activité de prime plus régulière.

Assurer la pertinence, la cohérence et la complémentarité des investissements réalisés par les collectivités locales dans les ports de Normandie

Entre 2007 et 2020, 410 millions d'euros ont été investis en Normandie et ont eu de gros effets sur le port et la gestion des ressources :

  • Réhabilitation des infrastructures et des équipements transférés de l'État.
  • Renforcement de nos secteurs structurels (transversaux et commerciaux) afin d'utiliser pleinement les installations et de soutenir la croissance du commerce.
  • Préparation de l'avenir, notamment les ports industriels (EMR en particulier) de Normandie voulant aller encore plus loin !
  • Etablissement d’un plan d'investissement pluriannuel pour les trois ports de 25 à 40 milliards par an.

Doter la Normandie d'une structure portuaire à la fois nationale, souple et réactive, en adéquation avec la réalité du terrain

Les ports de Dieppe et de Cherbourg sont au cœur de la ville. Le port de Caen-Ouistreham s'étend le long du canal de 15 km de long qui relie le centre de Caen au terminal du canal de Ouistreham. Les ports de Normandie sont donc un acteur important dans le développement des zones urbaines. Voici quelques exemples :

  • Démolition de l'hôtel Mercure à Cherbourg.
  • Transformation de l'ancien bureau du capitaine de port de Cherbourg en restaurant gastronomique.
  • Aménagement de l'avant-port de Ouistreham.
  • Les travaux de rénovation et de classement en profondeur de Pont Colbert.
  • Remplacement du pont de Colombelles.

Pour mener à bien cette modernisation des infrastructures portuaires, les ports de Normandie ont élaboré un Schéma Directeur d'Aménagement et de Développement Durable (SDADD) pour chacun de leurs ports : celui de Cherbourg a été réalisé et soumis aux élus. Celle pour Caen-Ouistreham est en cours et celle pour Dieppe sera lancée prochainement.

En 2019, les résultats des Ports de Normandie se sont améliorés dans tous les secteurs d'activité :

  • Le nombre de ports d'escale (ports de commerce, de transit et de croisière) a augmenté de 4 %. Le cap des 3 000 appels a été dépassé.
  • Le nombre de passagers a augmenté de 1,28 %, soit plus de 1,9 million de passagers.
  • Le tonnage commercial a augmenté de 3,22 % pour atteindre plus de 6,5 millions de tonnes.
  • Le tonnage de la pêche a augmenté de 14,9 % pour atteindre plus de 12 000 tonnes.
  • Le nombre de nuitées pour les bateaux de plaisance a augmenté de 0,5 % pour atteindre 38 806, malgré la diminution du nombre de bateaux (7 429 ou - 5 %) arrivant dans les ports normands.
  • La réparation navale a augmenté de 3,7 % pour atteindre 281 unités traitées.

Alors que le trafic de passagers inter-manche a augmenté de 32,60 % sur les lignes vers l'Irlande, il a diminué de - 3,21 % sur les lignes vers le Royaume-Uni. Le trafic de croisière a augmenté de 7,90 %. Cependant, le trafic de passagers sur les lignes à destination du Royaume-Uni, qui a chuté de 3,21 %, confirme la bonne résistance des lignes au départ des ports normands à un marché déprimé en 2019.

En août 2019, la livre a atteint son plus bas niveau en dix ans, réduisant le pouvoir d'achat des touristes britanniques dans la zone euro au plus fort de la saison estivale. L'incertitude de Brexit et son impact sur les passagers n'ont pas non plus encouragé les Britanniques à voyager en Europe.

Dans le détail, et dans ce contexte, les itinéraires Dieppe et Caen-Ouistreham ont enregistré des performances relativement bonnes, avec des baisses respectives de 2,11 % et 0,93 %. À Cherbourg, en revanche, la baisse a été plus forte, soit -8,17 %. En revanche, le trafic avec l'Irlande a fortement augmenté : +32,61%. Cette augmentation est directement liée à l'entrée en service de W.B. Yeats et à la décision d'Irish Ferries de concentrer ses activités françaises à Cherbourg. L'Irlande représente aujourd'hui 44% du trafic de passagers transmanche à Cherbourg.

En 2020, l'évolution du trafic de passagers vers l'Angleterre restera très incertaine, tandis que le marché irlandais pourrait connaître une nouvelle croissance, principalement grâce à une présaison plus dynamique. L'activité de croisière continue de croître de +7,90% et a atteint un nouveau record en termes de nombre d'escales (61 navires réguliers) et de nombre de croisiéristes (169 161 passagers). Après 3 années de forte croissance à Cherbourg, 2019 doit être considérée comme une année exceptionnelle (75ème anniversaire du débarquement, nombreux abris...). La saison 2020 sera marquée par un déclin important.

Afin de pérenniser cette activité, Ports de Normandie a commandé une étude sur le développement de la croisière dans le port de Cherbourg, en collaboration avec les acteurs du territoire, en premier lieu la ville et l'agglomération. La conclusion sera tirée au cours du premier semestre 2020.


Cet article a été publié le par Présanse.